La fontaine

La fontaine a été construite en 1722, sous l’autorité de Dominique Montaigue, gouverneur des Eaux et Forêts de l’époque. Elle était alimentée par la source de Bourboulou, située à l’entrée de la forêt de la Comté, à trois kilomètres du bourg.

Pour satisfaire le duc de Bouillon, alors comte d’Auvergne, Dominique Montaigue voulut donner à la fontaine un aspect monumental. Il rédigea alors un cahier des charges très précis et confia les travaux à Michel et Benoît Charpinet, architectes à Volvic. Il fit graver sur la margelle une inscription latine que nous traduirons ainsi :

L’eau sans le vin tortille,

L’excès de vin fait qu’on vacille

Alors, pour que l’on soit bien,

Il faut que l’eau tempère le vin !

La Sainte-Chapelle, joyau de la Renaissance

En 1248, Saint Louis fait édifier une Sainte-Chapelle dans son palais de la Cité, à Paris. Cet édifice destiné à abriter les reliques de la Passion du Christ donne naissance à de nombreuses répliques. Des princes font construire à leur tour des Saintes-Chapelles. On en recense douze. Citons Vincennes (1329), Bourbon-l’Archambault (1314), Riom (1382), Aigueperse (1475), entre autres.

Entre 1520 et 1524, Jean Stuart, duc d’Albanie, cousin des rois d’Ecosse, époux d’Anne de la Tour, comtesse d’Auvergne, fait édifier une Sainte-Chapelle au cœur de son palais comtal. Cette fondation répond à plusieurs objectifs :

  • bâtir un édifice digne des nombreuses reliques dont celle de la sainte couronne d’épines du Christ, jadis donnée par Saint Louis ;
  • immortaliser le souvenir de la gloire terrestre du comte et de sa dynastie. La Sainte-Chapelle doit servir d’ancrage à la nouvelle dynastie issue du mariage d’un descendant des rois d’Ecosse et d’une héritière de Saint Louis, Anne de la Tour d’Auvergne.

L’édifice est une chapelle composée d’une nef unique à deux travées, fermée à l’est par un chœur à 5 pans.

Le chœur a une dimension de 18 m X 9 m.

Le visiteur observera à l’intérieur :

  • la balustrade qui comporte 19 écus occupés par les armes de Jean Stuart associées à celles des de la Tour d’Auvergne, signifiant de façon ostentatoire l’union de la lignée royale d’Ecosse et celle des descendants de Saint Louis ; douze dais de style gothique abritant les statues des apôtres en terre cuite. Cet ensemble est exécuté à Paris entre 1528 et 1529 par le sculpteur italien Giovanni Fransesco Rustici. Il s’agit d’un florentin, peintre, sculpteur, alchimiste, ami de Léonard de Vinci et de Michel-Ange. En 1528, il devient le sculpteur attitré de François 1er.
  • un retable de style Renaissance florentine. Il représente les vertus cardinales en bas (la Justice, la Tempérance, la Prudence, la Force, cette dernière ayant disparu) et les vertus théologales en haut (la Foi, l’Espérance et la Charité). On sera attentif à la finesse de ces statues : robes finement plissées, bordées d’un riche orfroi, les rubans, les perles, les coiffures, les jambes fléchies… Tout ce travail est peut-être une œuvre de Jean de Chartres, artiste travaillant pour les Bourbons.
  • les vitraux du 16e siècle. Celui de droite illustre le récit de la Passion (24 scènes), celui de gauche les épisodes bibliques de l’Ancien Testament (ex : 24 scènes également - Tour de Babel). Au sommet, sont représentés le soleil et la lune. La fenêtre centrale (moderne) figure l’Arbre de Jessé. Il fait le lien entre les deux car il montre la généalogie humaine du Christ (19e siècle).

On remarquera également dans la nef construite au 19e siècle :

  • Saint Verny avec son plant de vigne, la serpette, le fessou, le bousset et la besace. Il était prié par les vignerons...
  • Notre-Dame de Vic-le-comte dite «Notre dame de Consolation». Cette statue de 36 cm est installée sur un retable doré, décoré de raisins et de feuilles de vigne. Elle date du 16e siècle.

On admirera à l’extérieur la corniche sculptée d’animaux réels et fantastiques, de personnages, de feuillages…

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Diaporama

La Halle du Jeu de Paume et la place de la République

L’ancienne place du Jeu de Paume, devenue place de la République, était située, à l’origine, à l’extérieur du bourg, le long des murailles. On suppose que les habitants du palais comtal s’y retrouvaient pour pratiquer ce sport, ancêtre du tennis.

Plus récemment, la place comportait une halle aux grains. Elle fut remplacée à la fin des années trente par la salle des fêtes réhabilitée en 2002 et rebaptisée « Halle du Jeu de Paume ».

La fontaine a été construite en 1875. Elle est surmontée de la statue de Cérès, déesse des Moissons. Le choix de ce personnage mythologique rappelle le passé agricole de la commune.

Le couvent des dames de Fontevrault

Ce monastère fondé en 1645 appartenait à l’ordre de Fontevrault et rassemblait des religieuses à la fois contemplatives et enseignantes. Ces dernières accueillaient des jeunes filles de la bourgeoisie locale pour faire leur éducation. En 1793, le monastère fut vendu comme bien national. Rénové en 1982, c’est actuellement la bibliothèque intercommunale et une salle municipale destinée aux expositions.

 

 

L’Eglise Saint-Jean

Edifice roman profondément remanié au XIVe siècle, il servait surtout de baptistère.

On remarquera les fresques des 13e et 14e siècles qui retracent la vie de Saint Blaise, protecteur des fruits de la terre et des troupeaux (on voit un paysan conduisant au saint un bœuf malade), et de Saint Jean-Baptiste.

Maisons du Moyen Age

Vic le Comte a conservé plusieurs maisons à pans de bois.

Les maisons à pans de bois sont bâties selon un système de construction assez simple. Il s’agit d’un assemblage de pièces de bois rempli d’un hourdis réalisé en divers matériaux comme le torchis de terre et de fibres. Les poteaux verticaux reposent sur des sablières. Des écharpes en croix de Saint-André viennent ensuite s’intégrer dans cette structure verticale pour contreventer l’édifice.

Ces maisons étant très souvent destinées au commerce, des boutiques, en rez-de-chaussée, ouvrent sur la rue par des baies en arcades. En façade, les étages des maisons sont parfois décalés les uns par rapport aux autres. Le niveau supérieur «avance» au-dessus du niveau inférieur et forme des saillies que l’on nomme encorbellements.

La place du Vieux Marché

Les textes anciens l’appellent indistinctement « la Place », « Grande Place » ou « Place de Vic ». Située au cœur de la cité, aux portes du palais des comtes, elle était un lieu d’échanges. Au Moyen Age, s’y tenaient chaque jeudi le marché ainsi que les foires de la Saint-Georges le 23 avril et de la Saint-Michel, le 29 septembre. Avant 1914, c’était encore le lieu du marché aux denrées appelé «marché au beurre». On se bousculait sur la place pavée de galets ronds de l’Allier, pour acheter les provisions de bouche, du beurre, des œufs, des volailles ou du fromage blanc dans des feuilles de choux. La foire de la veille de Noël était exceptionnelle. Ce jour-là les commis ne travaillaient pas et recevaient de leurs patrons une paire de sabots !